Introduction
Se comparer aux autres, tout le monde sait que c’est très inconfortable. D’ailleurs c’est même plutôt mauvais pour le moral. Mais si on sait cela, pourquoi on se compare encore? Qu’est-ce qui fait qu’on reste dans cette comparaison-compétition permanente, au lieu de nous comparer à nous-même pour tenter de simplement s’améliorer?
Ceci est la partie 3 de l’article. Avant ta lecture, retrouve mes articles précédents:
– Pourquoi il vaut mieux ne pas se comparer aux autres ? et
– Se comparer aux autres, la source de nombreux problèmes de confiance et d’estime de soi
Comparaison aux autres, manque de confiance, estime de soi, un seul problème : l’insécurité
Mais qu’est-ce qui fait qu’on continue à se comparer?
1. Une cause identitaire
C’est ce qu’on a toujours connu, on « est comme ça », on l’assimile à notre identité. Même si ce n’est pas forcément exact, ça a souvent l’air plus compliqué de changer un comportement quand on s’y identifie, parce qu’il est comme « attaché » à la personne que nous sommes… Ce qui n’est pas le cas. Dans la pratique, on peut tout à fait décider de changer de comportement, décider de vivre notre propre vie. Mais évidemment, c’est plus compliqué quand on se soucie du regard des autres, ce qui va souvent de pair avec l’idée de se comparer aux autres.
2. Sentiment d’impuissance
On peut alors avoir l’impression que ça va nous prendre beaucoup d’énergie (qu’on n’a pas forcément) et qu’on y arrivera pas. Conséquence direct du fait de considérer tous nos échecs comme de la malchance, cela nous fait abandonner avant même d’avoir commencé. Les rares personnes qui le tentent seront peut-être ensuite découragées par
3. Le sentiment de honte, l’idée d’être « irrécupérable »
On a l’impression qu’on a tout tenté, que rien ne fonctionne. Cela s’appelle l’incompétence apprise : on a appris qu’on n’était pas capable, et donc, on ne se pose même plus la question de savoir si on l’est. Alors, on abandonne l’idée de s’améliorer, parce qu’on est finalement toujours loin du meilleur de notre domaine.
4. Ça marche pour tout le monde, sauf pour moi
Quand on tente des choses et que ce que l’on met en place n’est pas toujours adapté à nous, ça ne peut que rarement marcher. Du coup, on se décourage encore plus, au lieu de retenter en essayant d’adapter l’idée à soi, de prendre un angle différent, et on abandonne.
5. Appliquer religieusement les conseils
On peut aussi être tenté d’appliquer religieusement les méthodes, d’une manière trop scolaire, au risque de dévier totalement le sens de celui-ci. En étant trop fixé sur la marche à suivre, et pas suffisamment sur les indications qu’on pourrait percevoir autrement, on rate donc un morceau. On peut alors penser que le conseil n’est pas valable, et changer de tactique à la première difficulté, en se disant qu’on n’est pas fait pour ça (ou que le conseil est pourri).
6. Le cercle vicieux de l’échec
Plus on fait ça et moins on a l’énergie et l’envie de changer de schéma, et l’impression que l’on peut se sentir rapidement mieux. Et plus cela rend le changement difficile et laborieux.
Et c’est normal, parce qu’on a tendance à se dire que si c’était facile, on l’aurait déjà fait. Voilà qui justifie parfaitement un changement trop chargé émotionnellement, et qui nous évite de nous sentir coupable ou impuissant. Alors, petit à petit, on se déresponsabilise, puis on laisses tomber.
Se comparer aux autres pour se rassurer, une illusion ?
Résultat des opérations, on se centre sur ce qui est normal ou pas, on se compare pour s’assurer d’être dans une « norme », et on est sensible au moindre changement extérieur qu’on essaie d’expliquer (parce que si on n’explique pas, on ne maitrise pas, c’est flippant).
D’ailleurs c’est aussi ça qui peut te mener à voir Murphy partout, alors qu’il n’existe pas. Vas voir mon épisode sur la loi de Murphy si ça t’intéresse !
En bref, je l’ai dit et je le répète, la seule personne à qui tu peux te comparer, c’est toi-même, mais pour voir le changement, tu as besoin de savoir qui tu es maintenant.