La reconnaissance comme épée

J’ai travaillé avec une personne il y a quelques mois, dont l’une démarche récurrente, était de faire aux autres de confirmer ses auto-compliments. (genre : « Hein c’est vrai *Machin* que j’illumine tes journées? »). Cette fille avait une bonne répartie et jouait les dures, et pourtant peu d’estime d’elle-même puisqu’elle recherchait constamment la reconnaissance d’autres, quels qu’ils soient.

La reconnaissance comme armure…

Dans une moindre mesure, nombreuses sont les personnes qui agissent « pour faire plaisir » en espérant obtenir une démonstration de reconnaissance quelle qu’elle soit, de n’importe qui et à n’importe quel prix. Et c’est là que le problème se pose.

Ce fonctionnement peut faire beaucoup de mal. En s’enfermant dans un schéma d’adaptation constante « pour faire plaisir », on a tendance à oublier son propre confort, son propre bien être, et à faire peser beaucoup d’attentes sur notre entourage… Qui nous le rend bien puisqu’il a pris l’habitude que l’on s’adapte. Au final, nous nous retrouvons donc dans une situation où nous ne sommes pas satisfait, et où notre entourage ne se rend pas compte des efforts d’adaptations qui nous sont nécéssaires, mais bien des attentes que l’on a envers lui.

Une illustration de cela est le fameux « Je me sens mal avec les autres car j’ai l’impression que nos relations ne vont que dans un sens, c’est toujours moi qui fait des efforts et je n’ai rien en retour, j’ai fait … et … et … et j’ai même pas eu … » généralisé sur toutes nos relations. Parfois, l’inverse se produit alors subitement, parce que l’on essaie de rééquilibrer la situation plutôt maladroitement. « Si c’est comme ça, je fais plus rien ».

le cercle vicieux de la recherche de reconnaissance à tout prix

Si vous vous retrouvez dans ce schéma, je vous épargne un questionnement de suite : Il n’est pas question de ne plus jamais rien faire pour personne pour éviter de nourrir son besoin de reconnaissance. Au contraire, comme je vous l’explique plus bas, il existe un juste milieu (subjectif).

Comment lâcher prise quand on a besoin de reconnaissance?

Rares sont ceux qui n’en ont pas besoin. Cependant, on peut la ressentir et en profiter quand on la ressent sans « s’absenter » du moment parce qu’on ne se trouve pas assez reconnu (et donc ne rien avoir du tout).

Il est question de s’adapter quand on le décide, avec qui on décide et dans le respect de soi, quand le prix que ça coute (son confort personnel à plus ou moins grande échelle) nous parait non pas raisonnable, mais rentable.

L’enjeu est donc de sortir du côté « systématique » pour recommencer à se demander si ce que l’on fait nous convient, avant de se demander si cela convient à l’autre. L’idée étant donc, plutôt que de chercher à être apprécié des autres pour ce qu’on n’est pas, de chercher à faire des choix qui conviennent mieux.

Oui mais dans quelle mesure?

Il est vrai que quand on ne s’est occupé que de l’existence d’autrui depuis longtemps, il peut être compliqué de jauger ce qui est bon pour nous et acceptable par les autres.

Pourquoi acceptable par les autres me direz-vous, si l’on ne cherche plus à outrance de reconnaissance à travers les autres. Réfléchissons-y:

L’interêt d’être accepté, apprécié, aimé

Est-ce que vous isoler complètement de tout contact social peut vous rendre heureux? Un début de réponse dans cet article.

On ne peut à priori pas vraiment être heureux sans personne autour de soi. Déjà très logiquement, on trouverait les difficultés d’une vie plutôt compliquées sans personnes à qui les raconter, sans personne avec qui partager son bonheur, ses doutes, ses peurs, ses blagues.

Mais ensuite, aussi sur le long terme. Une étude de Harvard a suivi près de 800 personnes pendant 79 ans, et montré que les individus qui n’avaient pas suffisamment de vie sociale de qualité (à privilégier sur la quantité) ont de moins bonnes capacités cérébrales à 80-90 ans, et vivent moins longtemps et en moins bonne santé. Vous le faites donc bien pour vous et non pour les autres.

L’indicateur le plus fiable

Pour comprendre comment rester dans le socialement acceptable et le OK pour nous, et trouver le juste équilibre de la non-recherche de reconnaissance, et l’authenticité, votre meilleur guide, c’est vous et votre ressenti. Vous saurez si vous avez dépassé vos bornes à vous, bien évidemment en lien avec vos valeurs.

Et si vous êtes entouré de personnes qui elles-mêmes, sont authentiques, elles n’hésiterons pas à vous dire ou à vous faire comprendre que vous dépassez les leurs. Dans le cas contraire, faites leur lire cet article 🙂