Pour certains, le changement prend du temps, mais pour d’autre, il peut être rapide et facile. Pour d’autre encore, le changement est tellement rapide qu’ils se sentent désynchronisés par rapport à eux-même.

Une question identitaire

Un exemple

Pour illustrer ce phénomène, on pensera par exemple aux personnes qui perdent très rapidement beaucoup de poids. Dans leur tête, elles se sont toujours identifiées à des personnes en surpoids, donc quand elles se trouvent délestées de leur poids, ça peut être absolument déstabilisant. C’est comme si le changement sur le corps se faisait avant même sa prise de conscience. Ces personnes recherchent alors leur ancienne taille de vêtements, se voient encore « grosses » alors qu’elles ne le sont plus.

Elles sont restées identifiées à leur ancienne apparence, le temps pour leur cerveau de prendre conscience de leur nouveau schéma corporel. En d’autre termes, savoir qui ces personnes sont (« g rosses » en l’occurrence) les rassure, et donc elles restent « bloquées » sur cette ancienne représentation.

Il n’existe pas de meilleure exemple à mon sens, pour illustrer l’outil merveilleusement efficace que peut alors constituer l’hypnose.

La dissonnance cognitive

Image d'un chat couché à coté d'une souris

C’est une forme de dissonnance cognitive : Des croyances/pensées/attitudes (ici « je suis mince ») sont en contradiction les unes avec les autres (« j’achète mon ancienne taille, je me sens grosse »).

S’en suit alors un combat contre le changement:

-Soit la croyance « je suis mince » est plus forte (ce qui, identitairement, n’est pas gagné si on a vécu toute sa vie en subissant son poids),
-soit la sensation et les actes « j’achète un pantalon grande-taille » et « je me sens grosse » gagnent, et le cerveau compense l’écart en faisant de cette croyance une vérité (ce qu’on appelle une prophétie autoréalisatrice).

Le rapport avec le coaching

Cette problématique, si physique soit-elle, peut aussi se manifester en coaching dans d’autres contextes. Si certaines personnes ont besoin de temps, ce qui leur permet cette adaptation, quand d’autre change radicalement. Dans ce cas, il est donc très important d’être accompagné ou d’arriver à s’autoriser le changement sur le plan émotionnel, mental et de l’action. Parfois, un travail sur les croyances pourra être utile également.

Que faire en cas de changement rapide?

Au delà de l’accompagnement, il est important d’accepter la situation, et de se laisser le temps de s’habituer à soi, d’observer ses émotions, de comprendre ce qui se passe et d’observer les dissonnances pour mieux les transformer en consonances. Donc concrètement, soit de rationnaliser, soit de réduire l’importance de la dissonnance de manière saine pour soi.

Dans le cas d’une perte de poids, l’optique n’est pas de le reprendre pour réduire l’écart (ça peut marcher mais ce n’est pas le but à priori) mais plutôt, par exemple, de s’habiller un peu moins cintré que d’habitude le temps d’adopter sa nouvelle silhouette (« j’achète du XL » et « Je suis mince » étant alors d’accord). De se muscler pour « regagner de la masse » et « reprendre sa place » (« Je me sens costaud » ayant remplacé le « je suis gros » de départ, mais étant moins en conflit avec « je suis mince »), etc, selon la carte du monde de chacun.

Un travail intéressant à faire pour soi, quelque soit notre objectif, est donc peut être, dans un premier temps, de coucher sur papier toutes nos croyances les plus fortes à propos d’une situation, et de les mettre en rapport avec des croyances ressources, afin de se prémunir contre ces dissonnances, si votre changement s’avérait rapide et facile.