La procrastination, définition

Je ne peux commencer cet article sans te proposer une définition de ce qu’est la procrastination, histoire que l’on soit sur la même longueur d’ondes. La procrastination, c’est la « tendance à remettre au lendemain, à ajourner, à temporiser » d’après le Robert

En d’autre terme, procrastiner, c’est se dire pour la nième fois que l’on fera demain, ce qu’on avait décidé de faire aujourd’hui. Et si le sujet déchaîne les passions sur instagram et dans les podcasts de développement personnel (le mien n’y fait pas exception), j’ai aujourd’hui décidé de te donner des éléments de réponses sur pourquoi on devrait se laisser un espace de procrastination, parfois. Autrement dit, une souplesse dans notre organisation.

Faut-il arrêter de procrastiner? C’est la vraie question que je te propose de traiter aujourd’hui, parce que si la procrastination est un fléau quand elle est maladive, elle a aussi des avantages, qui sont plutôt intéressants à considérer avant de faire la chasse au report de tâche.

Procrastination active ou passive?

  • Et pour cela, il convient à mon sens de différencier la procrastination passive, et la procrastination que l’on nomme procrastination active.

    Ce que j’appelle la procrastination passive, c’est l’idée de reporter à plus tard une tâche ou un projet, sans aucune autre excuse valable que la non-action. C’est l’idée que l’on veuille fuir le bâton que constitue l’objet de la procrastination. Et ça évident, c’est plutôt problématique au quotidien.

  • Les principales causes de la procrastination passive, sont le perfectionnisme et la peur de l’échec, le manque de confiance, bref, des causes « internes » relatives à des états mentaux. Cette procrastination là est néfaste parce qu’elle détruit à petit feu la confiance en soi.

  • D’un autre côté, on a la procrastination active, qui est l’idée de remettre une tâche au lendemain dans un but identifié : pour faire autre chose, pour se reposer, pour s’organiser différemment. Les causes de cette procrastination active peuvent aussi être liées à des peurs, mais peuvent aussi concerner des problématiques organisationnelles. Ici, on a tendance à toujours avoir autre chose à faire passer en priorité, on la reporte pour s’occuper d’autre chose de plus urgent. Rentrent aussi ici l’idée d’être fatigué et de devoir se reposer – ce qui veut dire qu’on a effectué d’autres tâches à la place de celle-ci – ou le manque de temps. En gros, on a été vers une autre carotte que celle prévue au départ.

Évidemment, cette image est schématisée : tout n’est jamais tout noir ou tout blanc et notre procrastination est souvent composée de plusieurs couche. Ainsi, on aura souvent l’impression qu’en priorisant autre chose, on sera plus efficace alors qu’il s’agira d’une fuite.

Quels sont les avantages de la procrastination?

Tout est question d’intention. Si l’on revient au principe premier de la procrastination, on se rend vite compte qu’elle peut avoir quelques avantages, et que l’intention qu’elle cache est très souvent plutôt positive et saine.

Procrastiner pour gérer son énergie

L’intention première de la procrastination, c’est bien entendu de temporiser la tâche, c’est même le principe, que de la remettre à demain. Et donc, cela donne un levier supplémentaire sur notre énergie. On peut ainsi être amené à procrastiner pour réorganiser de manière plus équilibrée nos tâches, ou pour caler des tâches créatives à des moments propices pour soi, par exemple. Cela nous permet donc de prioriser nos activités.

Procrastiner lutte contre le stress paralysant

Par extension, cela permet du même coup de lutter contre le stress, en remettant à plus tard parce que l’on ne se sent pas prêt à agir. Cela permet donc de conscientiser qu’il manque des compétence, ou des éléments d’informations. Bref, quelque chose n’est pas prêt, et c’est plutôt pratique de le remarquer, pour pouvoir aller plus loin dans l’analyse avant d’agir.

Procrastiner pour lutter contre la fatigue

Mais au delà du stress paralysant, procrastiner, c’est se préserver, sentir que là, c’est pas le moment pour soi. De fait, ça peut nous mener, si l’on a tendance à souvent tirer sur la corde, à lutter contre la fatigue en nous rendant inefficace. La sagesse à ce moment là voudrait alors que l’on s’écoute, et que l’on ralentisse, puisque c’est avant tout un mécanisme de sécurité, un fusible qui nous indique parfois qu’il est temps de ralentir sur la pression que l’on se met, le stress que l’on s’inflige, ou simplement l’intensité que l’on s’impose.

Il va de soit qu’en trouvant la raison pour laquelle on procrastine au moment T, on trouve également comment arrêter le cercle.

Pourquoi on se met dans des conditions favorables à la procrastination?

Ou plus exactement, pourquoi on peut vouloir faire tellement de choses, qu’on va forcément en procrastiner une partie?

Les injonctions

D’un côté, les injonctions à la productivité, si chères à notre société : On doit faire mieux, plus vite, plus fort, plus d’efforts. C’est plutôt subi. Pourtant, c’est une croyance de penser que si l’on ne se met pas la pression, on n’avance pas. En fait, la satisfaction de voir quelque chose se terminé, d’y arriver, peut être notre source de motivation, et même un levier intéressant pour avancer.

L’envie

D’autre côté, c’est l’envie de vivre intensément, l’envie d’exister, le besoin de contribution, d’être utile… D’exister qui peuvent nous donner envie d’être super-productif. Cette envie peut évidemment aussi venir d’une injonction, mais elle est assimilée et intégrée comme un désir personne, une quête de sens, une peur de ne pas avoir le temps de faire tout ce que l’on veut faire pour laisser sa trace. Ce qui nous conduit à faire des to do lists à rallonge, qu’on ne termine jamais. Si cette envie brûle en toi, alors je ne peux que te conseiller d’apprendre à choisir, parmi ta do to, tes priorités absolues.

7 astuces anti-stress et anti-procrastination, pour reprendre confiance en toi

Pour terminer cet article, laisse moi te donner quelques astuces pour reprendre confiance en ta capacité à agir, et t’aider à concrétiser tes actions au moment où tu le décides :

  1. Chronométrer les tâches pour savoir combien de temps elles te prennent. Cela peut paraître bête, mais te permettra aussi de te rassurer, et d’ainsi éviter de fuir en avant. À l’inverse, tu peux t’allouer un budget temps à chaque tâche, et y revenir plus tard si ce n’est pas terminé.
  2. Si tu procrastines par manque de temps, mieux le gérer en prévoyant des zones de temps « tampons » devrait te permettre de mieux t’organiser.
  3. La matrice d’Eisenhauer (urgent/important), peut être une bonne aide pour prioriser
  4. Te poser la question « Est-ce que je suis disponible (en terme d’énergie ET de temps) maintenant? » avant d’entamer les tâches qui prennent plus de 2 minutes, peut t’aider à ne pas laisser tomber en plein milieu. Si la réponse est « oui », demande-toi si cette action est importante et prioritaire par son urgence, par rapport aux autres tâches.
  5. « Mieux vaut fait que parfait » – Souvent, il vaut mieux avoir fait la tâche, que de ne pas la faire parce qu’on se met trop la pression. La perfection est l’ennemie de l’artiste (et de beaucoup d’autres). La vraie question, c’est : pourquoi tu as envie de faire cette tâche parfaitement, et de le subir, au lieu de décider quand tu aimes que ce soit parfaitement fait?
  6. L’une des questions que tu peux te poser pour oser passer à l’action quand tu te sens intimidée, c’est aussi « Est-ce que je peux être sûre que si je ne le fais pas, je me sentirai bien quand même? ». Si tu penses que tu ressentiras de la culpabilité de procrastiner, alors transforme cette culpabilité en satisfaction en agissant.
  7. Enfin, même si cela peut te paraître farfelu, avoir des rituels est plutôt très aidant pour les tâches récurrente, car il combine l’idée de créer des habitudes, et celle de faire des petits pas. L’idée, c’est que tu trouves ce qui te « met en condition » pour faire la transition entre ta tâche actuelle, et celle que tu prévois. Le fait d’avoir cette transition, fluidifie ton action suivante en te mettant dans le bon état d’esprit pour y arriver, et tu y seras avant même que tu n’aies réfléchit au bien fondé de l’action prévue.

Je termine cet article en te signalant que tout le monde procrastine certaines activités… Seulement, les personnes qui le vivent bien et qui arrivent à retourner dans l’action, n’appellent pas cela « procrastiner », mais simplement « s »organiser ». Une belle démonstration que l’on peut créer son problème, simplement en utilisant un terme différent… et donc parfois le résoudre en changeant d’expression !

Quelques liens en plus

Si tu veux retrouver mes autres épisodes sur la procrastination, c’est par là :